
Sur son site internet, Grand Frais se vante d’être le meilleur marché, spécialisé dans les produits de qualité. Si l’on en croit leurs propres mots, leurs rayons sont approvisionnés par des producteurs passionnés, et leurs clients auraient la chance de profiter d’un savoir-faire artisanal dans leurs boucheries.
Et si, derrière cette image enchanteresse d’un marché traditionnel, se cachait une réalité bien plus sordide ?
C’est en effet ce que dénonçaient, ce samedi 17 mai, des militant.e.s de l’association L214 dans une trentaine de villes, dont notre antenne locale, à Besançon. Loin de l’image idyllique que nous vend Grand Frais, dans les élevages de poulets qui fournissent l’enseigne, c’est plutôt l’enfer pour les animaux. Privés de lumière naturelle, nombreux sont les poulets qui vivent dans une proximité accrue, ayant à peine l’espace de se retourner, sans pouvoir accéder aux enrichissements nécessaires à leur bien-être (perchoir, blocs à picorer etc).
Avec la sélection génétique, certaines races atteignent leur taille adulte (soit leur poids d’abattage) en 35 à 40 jours, contre 6 mois pour une croissance « normale ». Une croissance aussi rapide entraîne de nombreuses souffrances : maladies cardiaques, pulmonaires et fragilité extrême des pattes, qui peuvent se rompre sous leur propre poids. A la fin de leur courte vie, de nombreux poulets seront abattus selon une méthode particulièrement cruelle et malheureusement bien trop répandue en les suspendant par les pattes. Cette pratique génère beaucoup de stress, les pattes peuvent se briser et des fractures sont fréquemment observées alors-même que les animaux sont encore conscients.
Convaincue qu’il faut des revendications pragmatiques pour faire avancer les conditions de vie des animaux, l’association L214 encourage Grand Frais à signer la Charte de l’European Chicken Commitment, déjà adoptée par toutes les autres grandes enseignes de supermarchés telles que Carrefour, Auchan ou encore Monoprix. Cette charte permettrait de réduire les souffrances infligées aux poulets.
Avec un chiffre d’affaire de 3,3 milliards d’euros en 2023 et plus de 350 magasins implantés en France, Grand Frais en a largement les moyens. D’autant plus que l’enseigne prévoit de doubler le nombre de ses magasins d’ici 2030 et pratique déjà des marges en moyenne plus élevées que chez ses concurrent.e.s. Malgré tout cela, les producteurs et les productrices qui les fournissent ne sont pas mieux rémunérés qu’ailleurs, et ses salarié.e.s subissent des conditions de travail difficiles avec des cadences exigeantes et un système décentralisé qui complique leurs revendications.
Grand Frais génère donc d’importants bénéfices aux détriments de ses employé.e.s, de ses producteurs et de ses productrices, et des animaux. Il y a un véritable décalage entre son image de marque et la réalité.
« Il est temps d’arrêter les frais pour l’élevage intensif. Avec Grand Frais, les poulets en sont pour leurs frais. » Caroline Chalamon, porte-parole de L214 Besançon
Si, comme nous, vous souhaitez vous opposer à la souffrance animale et soutenir notre action, vous pouvez signer la pétition et nous rejoindre sur les réseaux sociaux ou sur le terrain.
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Amandine Moity
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