Entre le 27 juin et le 7 juillet, « une vague de pillages et de violences sans précédent » a eu lieu en France, a souligné le rapporteur de la commission. De tels actes ont été recensés dans 672 communes, situées dans 95 des 101 départements français, soit deux fois plus de communes réparties sur quatre fois plus de départements que lors des émeutes urbaines de 2005. La commission a également noté que 684 élus et personnes chargées d’une mission de service public ont été touchés par « une vague d’agressions et d’attaques directes ». Sur le volet matériel, plus de 2500 bâtiments ont été incendiés ou dégradés, parmi lesquels de nombreux bâtiments publics (dont 273 bâtiments des forces de l’ordre, 105 mairies et 243 écoles) et des commerces « vandalisés ou pillés » (autour de 1500, dont 370 agences bancaires). De nombreux véhicules de police ou de gendarmerie font en outre partie des 12 031 véhicules incendiés.
En onze jours d’émeutes, 16 400 sinistres ont été déclarés aux assureurs pour un montant de 793 millions d’euros, selon le bilan dressé par la mission d’information. Ce montant ne représente qu’une part des dommages aux biens et il est pourtant déjà « quatre fois supérieur à celui des émeutes de 2005 », a précisé M. Buffet, rapporteur de la commission, ajoutant que le total des dommages s’élève à 1 milliard d’euros.
Au total, face à 45 000 membres des forces de l’ordre mobilisés, près de 50 000 émeutiers ont été dénombrés par le Sénat. Parmi les 3 500 personnes interpellées au 4 juillet 2023, figurent un tiers de mineurs et 60 % de primo-délinquants. 4 282 personnes ont été placées en garde à vue du 27 juin au 10 juillet 2023.
(Le Monde & France info, 10 avril 2024. Le rapport du Sénat se trouve ici : https://www.senat.fr/notice-rapport/2023/r23-521-notice.html)
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info