Le 22 mai 1963, en pleine guerre froide, Grigóris Lambrákis, ancien résistant à l’occupation nazie et député de l’opposition socialiste, tient un discours en faveur du désarmement. Avant même le début de la conférence, manifestant⋅es et contre-manifestant⋅es s’affrontent dans les rues adjacentes. À la fin de son allocution, Lambrákis traverse une place chaotique lorsqu’il est renversé par un triporteur depuis lequel un homme lui porte un coup à la tête, duquel il décédera quelques jours plus tard.
Alors que de nombreux policiers étaient témoins de l’assassinat, la justice tente de camoufler l’affaire en accident de la circulation. À bord du véhicule se trouvaient en réalité deux membres des Combattants Royalistes de l’Occident Chrétien. L’enquête montrera les liens entre ce groupuscule d’extrême-droite et les autorités militaires, policières et étatiques : le procureur de Thessalonique étant lui-même au courant de ce projet d’attentat. Quatre ans plus tard, suite au coup d’État du 21 avril 1967 et l’instauration de la dictature des colonels, le pays sombre dans un autoritarisme aux nombreuses références fascistes.
60 ans plus tard, le 16 février 2025 à Paris, Young Struggle, organisation internationaliste des diasporas turques et kurdes, diffuse le film Z. dans les locaux de l’association culturelle des travailleurs immigrés turcs. Une vingtaine de fascistes, cagoulés, armés de tesson de bouteille et d’au moins un couteau, attaquent la projection et blessent un syndicaliste de la CGT qui sera hospitalisé.
Porté par la politique pyromane des macronistes d’extrême centre, le fascisme est aux portes du pouvoir. En manque de gloriole, le président cherche à se creuser une place dans les horreurs de l’histoire en réanimant rhétoriques guerrières et réarmement nucléaire. Comme si l’union sacrée derrière une « guerre humaniste » et pacifiste allait nous faire oublier les horreurs de Bétharram, l’inflation qui creuse les inégalités et la police qui assassine.
Si l’histoire ne se répète jamais à l’identique, elle tourne en boucle dans une ritournelle où les grandes perdantes sont toujours les classes populaires, les femmes et minorités de genre, les personnes racisées, les prolétaires qui crèvent au combat pour les intérêts de bourges qui se croient dans un jeu de cartes.
Parce qu’on ne muselle pas l’antifascisme, pour que repousse partout ailleurs ce qui est attaqué là-bas, le film sera projeté le jeudi 20 mars amphi Donzelot à la fac Mégevand. La projection sera précédé par une présentation et suvi d’une discussion sur la situation actuelle en Grèce.
À PARIS, THESSALONIQUE, OU BESANÇON
LÈVE TOI, RÉSISTE, DÉTRUIS LE FASCISME


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