Le rassemblement, la manif :
Les mobilisations du 1er mai à Besançon, comme dans d’autres villes, voient de plus en plus de monde converger contre les projets du gouvernement de casse de la protection sociale et de la dégradation du monde du travail toujours plus délétère, contre l’idéologie libérale capitaliste, contre les grands projets inutiles sacrifiant les écosystèmes et les générations futures sur l’autel de l’argent, contre la vie chère et l’inflation, contre la destruction de la représentativité démocratique à coups de 49.3, contre la numérisation et la militarisation de la société, contre ces guerres à nos portes et celles de là-bas… Bref, y a moyen d’être « contre » !
Et on était plus de 2 000 à être « pour » le changement, ensemble, avec de belles pancartes et autocollants, prises de paroles, des tracts porteurs de colère et de sens… Le 1er mai 2024 signe d’ailleurs la naissance de deux médias locaux sur lesquels nous pouvons désormais compter pour partager l’information et pour permettre à nos luttes d’essaimer. Le chni.info est un média bisontin associatif et indépendant et Rabasse.info est un site participatif d’infos anti-autoritaires franc-comtois.
Le cortège intersectionnel « Déter’, véner’ et révolutionnaires » a pris la tête accompagné par le cortège libertaire, aux cris de « Siamo tutti antifascisti », « À bas l’État, les flics et les fachos » et autres slogans riches de sens. Avec drapeaux arc-en-ciel (LGBTQIA+), noirs (anarchistes), noirs et rouges (anarcho-communistes et anarcho-syndicalistes), noirs et violets (anarcho-féministes) et bien d’autres.
Emma Goldman aurait aimé : « Je ne pense pas qu’un combat pour une cause devrait signifier le renoncement à la vie et à la joie. » Chants, joie et colère mêlés étaient là.
Les libertaires ont diffusé leur tract qui rappelle les origines du 1er mai en 1886 (et ce N’EST PAS la fête du travail annoncée par Macron, perroquet de Pétain !) et qui liste certaines des répressions les plus sanglantes qui ont marqué le mouvement ouvrier lors des 1er mai, journée internationale de luttes pour les travailleuses et les travailleurs. Il dénonce aussi les dérives militaristes et l’exécutant de ces basses œuvres : le capitalisme et ses valets de l’État français.
Un cortège somme toute tranquille… émaillé de quelques accrochages avec la police qui chassait le dangereux provocateur et colleur d’autocollants, et, qui filmait, photographiait, filmait – pour ses nombreux dossiers de fichages ? Le cortège s’est ensuite déplacé place Marulaz pour un repas solidaire en soutien à la librairie L’Autodidacte et aux groupes utilisant le lieu ou/et composés de libertaires.
La place Marulaz, le repas de quartier :
Sous le barnum installé sur la place Marulaz, nous nous retrouvons pour discuter, échanger. Des tables de presse sont disponibles : féministe (GAF) avec affiches et tracts ; Infokiosque de Besac avec brochures militantes, badges ou autocollants ; une AMAP libertaire (Libertamap) avec plants de tomates et fleurs. Le CFDT (Collectif Fin Du Turbin) propose, quelques mètres à côté, un chamboule-tout avec pour cibles les grands patrons de multinationales. La Fédération Anarchiste, le groupe Proudhon et les membres de la librairie associative L’Autodidacte sont présents et actifs, conseillant les inhabitué-es de cette grande réunion annuelle d’anarchistes, certain-es venant de toute la Franche-Comté ou de plus loin. La Cantine Autogére Bisontine est fort active de ses quelques membres, derrière les tables de service et aux tickets. Les antifascistes et le Resto Trottoir, ainsi que des membres des stands, toutes et tous participent, de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins, sa santé ou ses disponibilités, son envie et son désir de rencontrer les autres. Au point que le tableau des tâches ne sera guère utilisé qu’au début, chacun-e sachant que faire ou participant en aidant l’autre. Vive l’anarchie ! « L’anarchie est le plus haut degré de liberté et d’ordre auquel l’humanité puisse parvenir. » disait le sieur Pierre-Joseph Proudhon (théoricien de l’anarchisme, qui, certes, pêchait sur sa vision des femmes, mais qui est absolument toujours actuel sur moults idées révolutionnaires et que l’on se doit absolument de connaître si on est bisontin-e !).
De grandes tables de services, une file d’attente (argh ! trop longue !) pour une assiette conséquente d’entrées et de couscous et ensuite filer sous le barnum, sous les arbres ou s’assoir autour de la fontaine. On revient pour le dessert, une boisson fraîche, un café… « Une organisation encore trop bien : vous, les anars, savez y faire ! » lance un quidam, saluant au passage, le montage rapide des abris, les poubelles de tri faites de carton, les plats triés selon l’alimentation végétarienne ou végane (et même sans gluten), les stands, le concert du groupe Swing en boucle et l’accueil chaleureux… Une place Marulaz noire de vêtements noirs et de monde !
De nombreuses personnes, qu’on remercie, participent aux entrées, et aux desserts, apportant leur contribution et leur soutien. D’autres participent à la gestion de la journée (service des plats et boissons, vaisselle, tickets, poubelles) ou du prêt de matériel. La nouvelle cuisine collective de SCOPS a d’ailleurs été inaugurée spécialement pour l’occasion. Cette journée est la démonstration en actes que les anarchistes et leurs sympathisant-es savent s’organiser sans hiérarchie et autorité et au contraire avec efficacité et bienveillance.
« Grâce aux révolutions, grâce aux violences de la pensée libre, nous pouvons le crier sur les toits ou sur les places publiques : le monde se meut et continuera de se mouvoir ! » Élisée Reclus
On se retrouve en septembre pour la Rentrée Libertaire, pleine de débats, projections et discussions ? … pour continuer de préparer la révolution !?
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