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Parc photovoltaïque de Cressia : contributions largement défavorables à l’enquête publique, la commune doit renoncer à ce projet !

Jura

Mardi 25 février à 17h c’était la clôture de l’enquête publique du projet de parc solaire à Cressia.
Pour rappel, le projet du plus gros pollueur européen, RWE, est d’installer 6,4 hectares de panneaux solaires sur un pâturage communal, en détruisant en tout 14ha de pelouses sèches et de forêts d’avenir.
En plus du registre en mairie, 177 personnes ont posté leur contribution en ligne, très majoritairement défavorables au projet.

Et de l’avis même des commissaires enquêteurs, les contributions sont de qualité, signe que les citoyen⋅ne⋅s et les organisations de défense de l’environnement ont étudié le dossier avec sérieux et précision pour émettre leur avis.

Carte du projet réalisée par les militants sur la base du dossier technique, mettant en avant les problématiques de débroussaillement et de sécurité incendie. Les commissaires enquêteurs l’ont appréciée, elle soulève des enjeux que RWE France et ses sous-traitants ont caché sous le tapis des 800 pages de dossier...

Leurs investigations dans le dossier ont permis de soulever de nombreux points problématiques :

  • l’inventaire actuel de la flore et de la faune oublie des espèces protégées, alors qu’une demande de dérogation à la DREAL s’impose,
  • la défense contre les incendies ne respecte ni les demandes du SDIS 39, ni les préconisations de départements ayant une antériorité et des retours d’expériences sur 14 incendies de parcs photovoltaiques en France, mettant en danger les espaces naturels mais aussi les habitations proches du massif,
  • l’absence de prise en compte du sol karstique, qui recouvre une masse d’eau alimentant plusieurs villages de la Petite Montagne : le parc solaire et sa construction perturberont l’infiltration des eaux et les chargeront de PFAS,
  • l’usage préconisé par le bureau d’études géotechniques de fondations en béton alors que les présentations non techniques de RWE évoquent toujours des pieux battus. Cela aggrave encore le bilan carbone négatif du projet et empêcherait la remise en état du site promise dans 50 ans,
  • les interventions de débroussaillement sont ignorées par l’étude d’impact, alors que la surface concernée est plus du double de celle affichée par RWE, au mépris de la gestion forestière et de la propriété privée de plusieurs parcelles...
  • le raccordement au réseau se fera via 18km de tranchées, vers un poste d’injection qui ne dispose plus de la capacité nécessaire par rapport à la production prévue.

En effet, depuis un an le collectif de citoyens de Cressia s’est donné pour mission d’informer les habitants des enjeux et impacts du projet. Ceci en organisant une réunion publique, une enquête citoyenne, une relation constante avec les élus, la distribution régulière de flyers d’information, une journée d’action militante et naturaliste, et la distribution de flyers explicatifs au sujet de l’enquête publique.

Si la balle est désormais dans le camp de la commission d’enquête publique, dont on peut craindre qu’elle trouve un moyen de rendre un avis favorable comme à Pimorin, le collectif reste mobilisé et tisse des liens avec d’autres luttes locales. Une réunion à la salle communale de Cressia est d’ores et déjà prévue, le mercredi 5 mars, à 18h. Les collectifs de Pimorin et Gizia ainsi que les habitants y sont invités pour s’informer des différents projets et réaliser des banderoles pour signifier l’opposition aux projets.

Saccage en cours pour un autre projet industriel photovoltaïque sur la commune voisine d’Augisey. Là voilà, l’énergie verte...

Au moment où l’enquête publique s’achevait, les travaux du parc photovoltaïque d’Augisey, à 500m des pelouses sèches et des bois de Cressia, démarrait en laissant un paysage de désolation derrière lui. De quoi faire réfléchir la commission d’enquête publique et l’équipe municipale de Cressia, qui aura désormais toutes les cartes en main pour refuser le permis de construire de cette installation écocide et dangereuse pour les habitants de la commune et du territoire. Sans renoncer à engager une transition écologique ou à sécuriser ses finances, la commune pourrait ainsi associer sa population à la diminution des consommations et à la production d’électricité pour les besoins du territoire.

Vue sur le château de Cressia, depuis la pâture des Chanelins, au cœur de la zone menacée par RWE France

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